Une université sans eau

Laissez-moi vous raconter un univers où les habitants font des kilomètres pour avoir de l’eau. Laissez-moi vous emporter dans un monde où la soif se paye. Laissez-moi vous parler d’une réalité sans liquide.

C’est l’histoire d’une université, je dis bien université, là où on forme les futurs leaders de demain. Un univers où des étudiants sont venus pour acquérir des connaissances. Il faut savoir que les objectifs ont changé, ils sacrifient maintenant une partie de leur temps à la recherche du liquide précieux. De l’eau, on en voit rarement. Il faut faire du chemin pour en trouver, c’est comme chercher un trésor. Difficile est la tâche.

Pourtant, la question du manque d’eau et la mise en place des dispositifs de solutions ne datent pas d’aujourd’hui. Des citernes viennent presque tous les jours pour fournir de l’eau. Mais il faut dire que ce n’est pas suffisant. Et parfois les citernes viennent à des heures tardives, trop tard pour des étudiants qui ont cours le lendemain très tôt le matin.

Absence de communication

Un jour, alors que la situation était devenue encore plus catastrophique, on s’est permis d’entendre que tout était sous contrôle et que le problème sera bientôt réglé. Comme toujours, ils ont fait de notre douleur un effet de cadrage pour montrer des soi-disant solutions. Or, personne ne communique à l’intérieur pour nous expliquer les problèmes du manque d’eau.

Une communication est peut-être trop demandée ? Ou c’est normal d’avoir un campus social qui a toujours des problèmes d’eau ?

« L’université de l’excellence »

L’université Gaston-Berger de la ville de Saint-Louis du Sénégal se trouve entre deux villages du nom de Sanar (peulh et wolof). Un lieu où il fait un climat assez bizarre mais surtout marqué par une chaleur insupportable.

Cela n’a pas empêché des étudiants de parcourir des kilomètres pour venir à l’université de l’excellence. On est séduits par les bonnes formations qu’elle offre, les excellents résultats qu’elle montre, les meilleurs professeurs qui partagent leurs connaissances. Pourquoi donc ne pas y venir ?

L’envers du décor, car si le pédagogique est bien, le social est pire. Non, ce n’est pas de l’hyperbole. Un campus sans eau est une situation catastrophique. Excusez l’exagération de ma plume. Mes seaux et mes bouteilles sont en train d’attendre la fin des vacances pour faire la queue. Attendre une citerne d’eau qui ne risque pas de venir ou de venir tardivement la nuit.

La situation changera t-elle un jour ?